L’avis du Daron sur l’école des Dominicaines de Fanjeaux

Illustration en style bande dessinée réaliste de deux sœurs dominicaines souriantes s’occupant de jeunes enfants dans une ambiance paisible et bienveillante.

Je ne vais pas tourner autour du pot : si on m’avait dit, il y a quelques années, qu’un jour mes filles seraient scolarisées dans une école tenue par des sœurs dominicaines, j’aurais sûrement ri. Pas moqué, non — juste un rire de type : « Ouais, c’est ça, tu m’as pris pour Mère Teresa ou quoi. »

Et pourtant, aujourd’hui, j’ai deux enfants à l’école des Dominicaines enseignantes du Saint-Nom de Jésus. Et franchement, je ne regrette rien.


Comment tout a commencé

Tout est parti d’une discussion avec un abbé de la Fraternité Saint-Pie X. C’est lui qui m’a parlé des Écoles de Fanjeaux, ce réseau d’établissements tenus par des religieuses dominicaines où l’on enseigne à l’ancienne, dans le calme et la foi.
Au début, avec ma femme, on a trouvé l’idée belle mais irréalisable : horaires compliqués, vacances décalées, pas de garderie le mercredi… Et puis soyons honnêtes : les frais d’inscription font réfléchir.

Mais plus on faisait le bilan de l’école publique, plus on se disait qu’on devait faire un vrai choix. On a donc décidé de s’en remettre à Dieu : « On tente un an, on verra. »


La découverte

La première fois que j’ai mis les pieds dans l’école de mes filles, j’ai été surpris. Pas par la taille — c’est petit — mais par l’ambiance.
La mère prieure m’a fait visiter : des classes d’une dizaine d’élèves, des bureaux en bois à l’ancienne, avec les chaises fixées dessus (si t’es un vrai, t’as connu ça !), des tableaux de saints, une chapelle lumineuse. Ça sentait le sérieux et la paix.

Je me suis dit : « Là, on n’est pas dans une usine à fils de pute. Ici, on s’occupe des enfants. »
C’est simple : à Fanjeaux, on est sur du label rouge ; dans le public, on est sur du standard industriel.


Je préfère laisser mes filles à une « bonne sœur » qu’à une mauvaise instit’ ! (Et je t’emmerde)

Les débuts

Le jour de la rentrée, ça a été dur. Mes filles pleuraient, perdues. Nouvel endroit, nouvelles têtes, nouvelles règles.
Mais le soir, je les ai récupérées souriantes. Les sœurs (qu’on appelle Mères dans les écoles, dû à leur statut) avaient su les rassurer. Depuis, elles s’y plaisent.

L’école est exigeante. Il y a un vrai suivi : un cahier de notation à signer chaque semaine, pas de mauvaise surprise à la fin du trimestre.

Édit du 15/11/2025 : On a déjà fait une réunion « parents/profs ». Même pour ma petite en moyenne section. Quand je te dis que là-bas, il y a un vrai suivi, c’est pas du flan, mon gars.

Le niveau est haut, surtout en français (et quand je vois le niveau moyen actuel, ça ne fait pas de mal) ; les devoirs sont nombreux, mais le travail porte ses fruits.

Et surtout, ce n’est pas seulement une école : c’est une éducation.
On y apprend à se tenir, à parler avec respect, à prier, à comprendre la valeur de l’effort.
Chaque jour, un chapelet est récité ; il y a une messe hebdomadaire pour les élèves, selon le rite romain. On est sur de la messe traditionnelle pure, célébrée par un abbé de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Pas sur des trucs de dégénérés qu’on peut voir dans des églises « modernistes ».


Un apprentissage complet : tête, cœur et mains

Au-delà des matières scolaires et du cadre moral, il y a aussi quelque chose de très concret dans ces écoles qui m’a frappé : on y apprend à faire.
Ma fille de CE2, par exemple, a cours de peinture, de calligraphie et même de couture.
Et je ne parle pas d’un bricolage de fin d’année : elles apprennent la patience, la précision, la beauté du geste.
C’est une éducation du goût et de la main, celle qu’on a complètement oubliée ailleurs.
Parce que savoir lire, écrire et compter, c’est bien (et malheureusement souvent non acquis).
Mais savoir créer, réparer, embellir, c’est ce qui rend un enfant vraiment autonome — et fier de ce qu’il fait.


La messe et la vie spirituelle

J’ai assisté à une messe dans la chapelle de l’école avant même d’y inscrire mes filles. Elle était pleine à craquer : certains fidèles restaient sur le seuil, à genoux.
La célébration était donnée par des abbés de la Fraternité Saint-Pie X, selon le rite romain traditionnel.
Rien de théâtral : juste la beauté sobre d’une liturgie tournée vers Dieu.

Ce n’était pas une découverte pour moi, je fréquente déjà le dimanche une chapelle de ces messes tridentines, mais voir cette ferveur dans un cadre scolaire m’a profondément marqué.
Ici, la foi n’est pas une option. C’est le cœur de l’enseignement.


Et l’école publique dans tout ça ?

Soyons honnêtes deux minutes : l’école publique, c’est pratique. Pas chère, sur le trajet, des garderies ouvertes tôt et tard.
Mais en vrai, ça n’apporte ni le savoir-faire, ni le savoir-être.

Dans le public, tu n’es jamais sûr que ton gamin aura cours. Entre les grèves, les journées pédagogiques et les absences non remplacées, tu te demandes parfois si tu n’élèves pas ton enfant entre deux pancartes de manif. Sans parler de la maîtresse qui ne veut pas prendre ta gosse en classe parce qu’elle tousse.
Oui d’accord, mais en fait elle est allergique aux pollens, donc en automne et au printemps on fait quoi ? Elle ne va pas à l’école ?
Et quand les cours ont lieu, c’est souvent dans des classes à trente, bruyantes, fatiguées, où plus personne n’a le temps d’enseigner, tout juste de contenir la merde pour ne pas que ça déborde. Faut pas entacher l’image, tu vois ?

Dans une cour d’école moderne, un surveillant fatigué, assis sur un banc, regarde son téléphone pendant que plusieurs enfants se disputent, crient, jouent ou pleurent. L’image dépeint le désordre et le manque d’autorité qui règnent dans certaines écoles publiques d’aujourd’hui.
Quand plus personne ne surveille, c’est la loi du plus fort qui s’impose. Bienvenue dans la cour du “vivre ensemble”.

Ce n’est pas quelque chose dont j’ai envie de parler, mais il faut le dire : un jour, dans cette école (publique), ma fille — à peine en CE1 — est rentrée bouleversée.
Des garçons s’étaient mis à tourner autour d’elle en lui lançant des mots qui n’ont rien à faire dans la bouche d’enfants de cet âge.
Elle ne comprenait même pas ce qu’ils disaient, mais elle sentait que c’était sale.
Ce jour-là, j’ai compris qu’on ne parlait plus d’un simple petit problème anecdotique. C’était juste pas possible.
Et le pire, c’est que c’est ma fille qui pleurait, quand je suis venu la récupérer, parce qu’elle-même avait honte de ce qui lui était arrivé alors que c’était la victime dans l’histoire. Mais on était en 2024, je n’ai pas le droit d’éclater des enfants sous peine de sanctions pénales, et les parents desdits gamins n’en ont rien à foutre. Ils ont — soi-disant — été reçus par le directeur pour leur expliquer que c’est pas bien.

Oui c’est vrai, quand t’as 7 ou 8 ans, te mettre à 4 garçons sur une fille pour lui crier des « Je te baise ! » en tournant autour et l’empêchant de s’en aller, c’est pas bien. Merci M. le directeur, sans vous nous n’aurions jamais pu le savoir.

J’ai également appris récemment qu’une copine de ma fille, qui était dans sa classe (en CE1 donc) et qui était musulmane, faisait parfois sa prière dans la cour de l’école. Personne ne lui a jamais rien dit en revanche, étonnant, n’est-ce pas ?

Alors oui, à Fanjeaux, c’est plus cher, plus exigeant, et il faut s’organiser.
Mais au moins là-bas, les gamins apprennent à parler correctement, à se respecter et à respecter les autres aussi bien par la parole que par l’attitude et la tenue, à lever la main pour poser une question et à la boucler pendant que le camarade parle.
Et je peux t’assurer d’une chose : personne ne tournera autour de ma fille pour lui dire des horreurs.
À Fanjeaux, la seule chose qu’on fait tourner, c’est le chapelet, pour remercier la très Sainte Vierge Marie de toutes les bonnes grâces qu’elle nous fait.

Dans l’école publique, on apprend aux enfants à “vivre ensemble” (du moment que ceux qui ne font pas partie des « minorités » — de plus en plus majoritaires cela dit — ferment bien leur gueule pour ne pas faire de vagues).
À Fanjeaux, on leur apprend à vivre humblement.
Et ça, mon pote, c’est pas pareil.


Six semaines plus tard

En six semaines, j’ai vu mes filles changer.
Elles prient sans qu’on leur demande, récitent le chapelet avant de dormir, chantent les hymnes de la messe avec le sourire.
Elles ont trouvé la paix.
Et moi, j’ai retrouvé la confiance. La confiance dans l’avenir pour mes enfants, la confiance dans ce monde de merde, où j’ai su trouver de la lumière.

Je ne remercierai jamais assez les Mères de cette école.
Elles consacrent leur vie à nos enfants, dans le silence, la rigueur et l’amour.
C’est un engagement immense, et trop peu reconnu.

Merci à toutes les Mères pour leurs sacrifices pour nos enfants

Bilan du Daron

Ce choix n’a pas été le plus simple, loin de là.
Il a fallu s’organiser (et il le faut encore, constamment), faire des sacrifices, repenser nos habitudes.
Mais il en valait la peine.

Aujourd’hui, mes filles grandissent dans un cadre où l’effort est valorisé, la foi vécue et le respect exigé.
Et moi, je dors tranquille.
Parce que je sais qu’elles apprennent ce que l’école publique a oublié : la verticalité, la beauté et le sens du bien et du beau.


En résumé :

J’ai sorti mes filles du tumulte de l’école publique pour les confier à des femmes de prière.
Et chaque matin, quand je les vois marcher vers cette école, j’ai l’impression qu’on a choisi non pas la facilité, mais la justesse.
Il y a un adage populaire qui dit : « Le chemin vers l’enfer ressemble au paradis, et le chemin vers le paradis ressemble à l’enfer. »
C’est exactement ce que nous avons vécu avec ce choix d’école : choisir la facilité pour avoir de la merde au bout du chemin, ou bien prendre le chemin le plus difficile pour y trouver ce qu’il y a de mieux pour nos enfants.
C’est pas facile, mais on ne regrette rien.

Toi qui es parent, penses-y !